Le développement de l’aquaculture est aujourd’hui confronte aux défis du développement durable. Dans une approche phenomenologique de la ferme d’aquaculture, nous constatons qu’une variété de relations entre les aquaculteurs et leur milieu marin émanent. L’aquaculture est donc présent en tant que traite médiative, contribuant ainsi à l’élaboration d’une identité environnementale qui implique un respect du monde naturel. On peut alors penser que la variété de ces relations crée le choix d’une manière d’agir, selon laquelle une aquaculture adaptée au monde naturel pourra être à l’avant-garde et répondre à la demande mondiale en croissance constante pour poissons et fruits de mer.
La présence de l’aquaculture aujourd’hui dans des etangs, en systèmes d’épuration et en circuit recirculée entraîne des pertes de nutriments ou autres déchets qui imposent certains problèmes environnementaux. La lutte contre les pollutions de l’etang est essentielle, mais elle nécessite aussi le choix d’une approche intégrée d’innovation environnementale. Par exemple, l’aquaculture multitrophique intégrée (AMTI), qui vise à faire en sorte que la pollution du pond ne soit plus importante que celle de l’eau utilisées dans les opérations, contribue à mieux préparer les aliments d’aquaculture, en prenant en compte les services écologiques.
Ainsi, la croissance de l’aquaculture connaît aujourd’hui une mauvaise presse. Pourtant, les tonnages mondial
produits en aquaculture ont déjà dépassé ceux de la pêche. Les responsables de la recherche, notamment parmi les quatre organismes impliqués au niveau national (INRAE, Ifremer, Cirad, IRD), pensent que l’aquaculture pourrait devenir une solution rapide au problème des surpoids alimentaires et à l’exigence mondiale de securisation alimentaire.
La démarche phenomenologique de la ferme a particulièrement contribué à faire comprendre l’ethique de cette question. Cette démarche permet, d’une part, d’évaluer les données socio-économiques pertinentes au niveau du pond d’aquaculture; d’autre part, de débattre dans le contexte des normes actuelles. Dans ce contexte, les échanges entre aquaculteurs et intervenants sont particulièrement en présence. Cette démarche a révélé que le critère ethique qui devrait guider le développement de la filiere aquacole est clairement celui du respect du monde naturel. Cependant, les positions prises à ce propos révèlent une diversité irréconciliable, puisque elles reposent sur visions différentes du rôle de l’aquaculture.